Le point sur les additifs alimentaires
Définition et cadre règlementaire
E 300, E 104, E 129, gomme de xanthane, méthylcellulose, quelles substances se cachent derrière ces codes ou ces noms ? A quoi servent-elles ? Dans quels aliments les retrouve-t-on ? Sont-elles dangereuses ? Comment sont-elles réglementées ?
Qu'est-ce qu'un additif alimentaire ?
Un additif alimentaire est une substance qui n'est pas habituellement consommée comme un aliment ou utilisée comme un ingrédient dans l'alimentation. Ces composés sont ajoutés aux denrées dans un but technologique au stade de la fabrication, de la transformation, de la préparation, du traitement, du conditionnement, du transport ou de l'entreposage des denrées et se retrouvent donc dans la composition du produit fini.
Les additifs alimentaires ont des fonctions particulières, comme par exemple :
- garantir la qualité sanitaire des aliments (conservateurs, antioxydants) ;
- améliorer l'aspect et le goût d'une denrée (colorants, édulcorants, exhausteurs de goût) ;
- conférer une texture particulière (épaississants, gélifiants) ;
- garantir la stabilité du produit (émulsifiants, antiagglomérants, stabilisants).
On distingue deux types d'additifs : naturels - c'est à dire obtenus à partir de microorganismes, d'algues, d'extraits végétaux ou minéraux – et de synthèse.
Leur présence dans les denrées est mentionnée dans la liste des ingrédients soit par leur code (E suivi de 3 ou 4 chiffres), soit par leur nom.
Quelles substances sont autorisées et comment ?
Un additif n'est autorisé en alimentation humaine que s'il ne fait pas courir de risque au consommateur aux doses utilisées. Mais la preuve de leur innocuité ne suffit pas. Pour pouvoir être utilisée, une substance doit aussi faire la preuve de son intérêt. Ainsi, les additifs alimentaires ne sont approuvés que si :
- l'effet technologique revendiqué peut être démontré ;
- leur emploi n'est pas susceptible de tromper le consommateur.
Avant d'être autorisés par la Commission Européenne, les additifs sont soumis à évaluation de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). Sur cette base, la Commission établit une liste positive d'additifs autorisés auxquels un numéro E leur est attribué en indiquant les aliments dans lesquels ils peuvent être ajoutés et les doses maximales à utiliser. Seuls les additifs présents sur cette liste peuvent être ajoutés dans les denrées alimentaires.
L’évaluation et l’autorisation des additifs alimentaires sont encadrées et harmonisées au niveau européen au sein de l’Europe par les règlements CE/1331/2008 et CE/1333/2008.
Toute information scientifique et technologique nouvelle relative à des additifs autorisés est examinée avec une attention particulière et leurs conditions d'emploi sont reconsidérées, si nécessaire.
Une réévaluation européenne systématique de l'ensemble des additifs autorisés a par ailleurs été entreprise par l'EFSA. Elle a débuté avec les colorants, conformément à la demande faite par la Commission Européenne et continuera avec les autres additifs alimentaires. Le programme détaillé de réévaluation européenne pour l'ensemble d'additifs alimentaires autorisés a été publié récemment. Il est prévu dans ce programme que la réévaluation des additifs alimentaires soit finalisée en 2020 par les édulcorants.
L'Anses apporte, en tant que de besoin, à l’Etat français un appui scientifique pour éclairer les travaux engagés.